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Entrer en pédagogie Freinet, sur ToutEduc

lundi 27 avril 2015 :: Permalien

— REVUE de PRESSE —

Recension d’Entrer en pédagogie Freinet, site ToutEduc, 13 avril 2015.

Un jeune enseignant souhaite « entrer en pédagogie Freinet » sans expériences pédagogique : « Mettez en place la coopération entre les enfants, prenez en compte la parole de tous et de chacun avec des temps réservés […] et instituez le droit à l’erreur » et « participez aux projets » de vos collègues. Ce sont les premiers conseils que donne Catherine Chabrun, coordinatrice du Nouvel Éducateur, la revue de l’Institut coopératif de l’École moderne (ICEM-pédagogie Freinet) dans un petit livre de 120 pages qui rappelle tous les apports dus à ce mouvement depuis les débuts du dernier siècle jusqu’à aujourd’hui : « classe coopérative », « texte libre », « correspondance », « fichiers »… La liste n’est pas exhaustive.
L’auteure, sans acrimonie, regrette : « Si l’Éducation nationale reconnaît l’ICEM-Freinet comme une “association complémentaire” qui “apporte son concours à l’enseignement public”, le mouvement n’est pas pour autant sollicité dans les lieux de formation. » Et elle s’interroge sur le paradoxe d’une pédagogie qui a « laissé des traces dans le système éducatif français » mais ne peut « ne serait-ce que se présenter aux futurs enseignants ». Et d’ailleurs, « la généralisation d’une pédagogie qui prône la coopération, la participation de tous aux décisions, le partage du pouvoir est-elle envisageable dans une société où la compétition est au centre de toutes les politiques et où la hiérarchie a tant de pouvoir ? Bien sûr que non ».
L’ouvrage, cependant, n’est pas un brûlot, il est essentiellement pédagogique même si « société » et « école » n’y sont jamais vraiment séparés tout comme d’ailleurs « utopie » et « réalités », des concepts maintenus « en tension » dans le but évident de convaincre des enseignants « qui ne se satisfont pas de l’École telle qu’elle est, et souhaitent la transformer au quotidien ».
Il s’agit en effet d’un ouvrage « militant » qui préfère évoquer des situations et faire témoigner des enseignants, avec leurs choix et aussi leurs doutes plutôt qu’asséner ; il s’agit aussi assurément d’un ouvrage politique dans ce sens que Célestin Freinet résume lui-même au mieux : « On prépare la démocratie de demain par la démocratie à l’École. Un régime autoritaire à l’École ne saurait être formateur de citoyens démocrates. »