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Le roi Arthur sur Elbakin.net

jeudi 6 avril 2017 :: Permalien

— REVUE de PRESSE —

ELBAKIN, le 31 janvier 2017.

Rares sont aujourd’hui les gens qui ne connaissent pas le nom d’Arthur. Souverain mythique de Camelot, il est à l’origine de nombreux romans de fantasy (mais pas que). Mais saviez-vous par exemple qu’Arthur a inspiré le mouvement du scoutisme, ou encore des groupes comme Led Zeppelin ? Loin de l’image parfois poussiéreuse que peut avoir la légende de la Table ronde, William Blanc nous livre ici un ouvrage qui montre qu’au contraire, la figure arthurienne est plus que jamais au cœur de notre imaginaire collectif.
Après quelques dizaines de pages qui nous permettent de recontextualiser l’évolution du mythe arthurien du Moyen Âge au XIXe siècle, on rentre dans le vif du sujet avec l’étude du roman de Mark Twain, Un Yankee du Connecticut à la cour du roi Arthur, paru en 1889. Cette œuvre satirique, censée marquer le passage de flambeau d’une vieille Angleterre victorienne à une jeune Amérique dynamique, a connu un grand succès, et a permis de remettre le personnage d’Arthur sur le devant de la scène culturelle. Cette idée de transmission de l’idéal arthurien du Royaume-Uni aux États-Unis se retrouve encore aujourd’hui dans la culture populaire (William Blanc présente l’exemple des films X-Men et de l’acteur Patrick Stewart). On découvre à travers ces pages la présence diffuse de l’arthuriana dans la culture américaine, notamment à travers la comédie musicale Camelot, et sa célèbre réplique : «  Don’t let it be forgot / That once there was a spot / For one brief shining moment / That was known as Camelot ! » Camelot qui sera par la suite associé aux années Kennedy.
William Blanc dresse un large panorama de tout ce qui, directement ou indirectement, est influencé par la légende du Roi Arthur. Cinéma, littérature, jeux vidéo, politique, comics, jeux de rôle, musique, et bien d’autres domaines, sont encore aujourd’hui influencés par l’arthuriana. L’auteur aborde des œuvres connues des lecteurs de fantasy, comme par exemple les écrits de JRR Tolkien ou ceux de Marion Zimmer Bradley. Mais tout l’intérêt de l’ouvrage réside justement dans le fait qu’il nous fait découvrir des œuvres méconnues, ou des aspects arthuriens de certaines qui n’apparaissent pas de prime abord. Ainsi donc, on apprend que George Romero s’est fendu d’un Knightriders reprenant les codes arthuriens pour mieux dénoncer les travers de l’Amérique de son temps, que de nombreux super-héros ont déjà eu affaire à des incarnations de personnages issus du mythe de Camelot (voir s’y sont rendus), ou que Marlon Brando dans Apocalypse Now est une incarnation du Roi pêcheur.
Certains trouveront surement à redire sur quelques affirmations, mais l’érudition dont fait preuve William Blanc rend son propos crédible, d’autant plus que de nombreuses sources sont citées et que les notes de bas de pages explicatives foisonnent (sans jamais sortir le lecteur de son immersion, tant le texte est prenant).
Enfin, il convient de finir par quelques mots sur le livre en même. Richement illustré (84 illustrations diverses allant de la gravure médiévale à la planche de comics, en passant par les affiches ou les captures d’images de films), épais (576 pages), il est doté d’un index riche, qui permettra de s’y replonger aisément. À titre personnel, il va servir de base pour la construction de cours de français…
Si tout cela ne vous convint pas de foncer chez votre libraire, sachez qu’il ne vous en comptera que 20 €. Quand on voit le prix de certains ouvrages d’une qualité bien inférieure, on appréciera d’autant plus la démarche des éditions Libertalia.
Un ouvrage que tout amateur du mythe arthurien et de pop-culture se doit d’avoir lu !

Gilthanas