Éditions Libertalia
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Luttes autonomes et expériences alternatives
au Pays basque (1980-1992)
Titre original : Tropikales y Radikales. Experiencias alternativas y luchas autonomas en Euskal Herriak.
Les années 1980 représentent pour l’Espagne la seconde étape de ce que l’on a nommé la « transition démocratique » et son intégration à l’Europe. Cette période fut l’occasion d’une intense agitation sociale, particulièrement dans les territoires basques. Outre les mouvements nationalistes, on y vit fleurir un mouvement antiautoritaire, libertaire, prenant comme esthétique la vague punk qui balayait alors tout le pays.
Ce mouvement eut de multiples aspects : squats, radios pirates, fanzines, musique. Il se retrouva mêlé aux luttes ouvrières, étudiantes, féministes, antimilitaristes, écologistes, pour le logement…
Il fut en butte à la répression des États espagnol et français ainsi qu’à l’ostracisme ou aux calomnies du mouvement de libération nationale basque classique.
Ce livre évoque une histoire oubliée par l’historiographie officielle et la geste nationaliste, une histoire souvent méconnue par le public francophone. Loin d’être une glorification ou un objet nostalgique, son but, au-delà de rendre justice aux protagonistes consiste à poser cette simple question : « Comment ne pas refaire les mêmes erreurs ? »
« Estatuari gerra pakean utzi arte » (« Guerre à l’État… jusqu’à ce qu’on nous foute la paix ») est le titre d’un morceau du groupe punk Hertzainak. Hommage au camarade Piti mort accidentellement sur une bombe, ce morceau est devenu un hymne.
Avec ce nouveau titre, Libertalia inaugure une nouvelle collection, mêlant graphisme, alternatives politiques et culturelles.
Jtxo Estebaranz a participé très jeune au mouvement assembléiste anticapitaliste en débutant dans les comités antinucléaires. Il a poursuivi sa route dans les assemblées de squatteurs, les groupes antimilitaristes et des publications de presse et d’édition alternatives. Il a ainsi été membre du groupe autonome de Bilbao « Zirikatu » et de la rédaction de la revue Resiste. Comme rédacteur, il a publié Comandos Autonomos, un anticapitalismo iconoclasto (Likiniano 1996) et El hilo negro de los noventas, encuentros con la Autonomia (Likiniano 2000). Sous le pseudonyme de Zirikatu : Komando Autonomoak, una historia anticapitalista (Likiniano) et Los pulsos de la intransigencia (Muturreko Burutazioak, 2008). Il participe à ces deux maisons d’édition et à diverses expériences de contre-information.
Pierre-Jean Cournet a vécu au Pays basque durant les années 1980, mais également au Chiapas dans les années 1990.
Il a notamment traduit Les histoires interdites du Petit Poucet, de Roque Dalton (Salvador, L’Harmattan) ; 68, de Paco Ignacio Taibo II (Mexique, L’Échappée) ; L’Oiseau-tempête, de Christian Ferrer (Argentine, Rue des Cascades).
Pour le cinéma, il a sous-titré Quand le peuple fait justice de Carlos Perez (Mexique, 2002) ; Les bobines perdues de Pancho Villa, de Gregorio Rocha (Mexique, 2004) ; Atenco, la rébellion des machettes, de Greg Berger (Mexique, 2007) ; Corazon del tiempo, d’Alberto Cortes (Mexique, 2008) ; Viva Mexico, de Nicolas Defosse (Mexique, 2009).
– Le Journal du Pays basque, 22 novembre 2011.
« En somme, s’il fallait résumer le ton et le fond de l’ouvrage comme du mouvement, cette phrase concluant un manifeste autonome reproduit dans l’ouvrage paraît, en cette morne phase préélectorale et d’appels incessants au calme, en synthétiser l’esprit enragé : “Lutte et oublie-les ! Ils n’en ont rien à foutre de nous !”. Une fois le bouquin refermé, une chose est pour le moins certaine : c’est réciproque. » César Moussempes.
Traduction : Pierre-Jean Cournet
288 pages - 13 euros
Parution : octobre 2011
ISBN : 9782918059196