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Le Testament du banquier anarchiste sur le blog Maintenant

mardi 25 août 2020 :: Permalien

— REVUE de PRESSE —

Publié sur le blog Maintenant le 24 août 2020.

C’était en 1922. Fernando Pessoa publiait le récit d’une discussion qu’il avait eue à la suite d’un repas avec un banquier anarchiste. Les deux termes paraissant antinomiques, cela permettait au poète, qui signait ce livre de son propre nom (alors qu’il utilisait volontiers des hétéronymes), d’explorer l’anarchisme.
Dans le livre signé d’Adeline Baldacchino et Édouard Jourdain, Le Testament du banquier anarchiste, ces deux lecteurs de Pessoa font la rencontre d’un vieillard attablé à une table de café et qui prétend être ce même banquier anarchiste. Il les invite à le retrouver chaque jour pendant une semaine, pour l’interroger sur sa vie, ses opinions, ses engagements. 
Les contours de l’anarchisme se dessinent ainsi peu à peu : ce que ça n’est pas, comment cela se met en œuvre, et les questions relatives à la démocratie, à la révolution, à la propriété, et même à l’amour. Chaque jour, on suit avec eux l’histoire, celle où souvent les anarchistes ont été acteurs de luttes avec d’autres qui n’ont pas hésité, ensuite, à les éliminer. Les dates se succèdent : 1920 (en Russie), 1929 (à New-York), 1936 (à Barcelone), 1975… Les figures apparaissent : La Boétie, Louise Michel, Makhno, Orwell, Durruti, et beaucoup d’autres qui permettent de faire un tour du monde de l’anarchisme et d’en explorer le réalisme par le débat.
Nul doute qu’il faudra revenir à ce livre fait d’attentions réciproques et qui se conclut en donnant à lire le texte de Pessoa, cent ans après sa première publication. Un siècle d’histoire comme on ne nous en a jamais parlé.