Éditions Libertalia
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mardi 8 décembre 2015 :: Permalien
CQFD n° 138, décembre 2015.
Avec l’ouvrage Jojo le pirate partage le butin, Charlotte Dugrand nous entraîne dans l’univers flibustier à travers la problématique de la redistribution des richesses et d’une solidarité non hiérarchique via le prisme de l’économie informelle. Influencée par l’analyse redikerienne – qui s’inscrit elle-même dans la lignée des travaux de l’historien Christopher Hill, connus comme « history from below » en anglais ou « Geschichte von unten » en allemand – d’une piraterie sociale qui opéra au XVIIIe siècle une hypothèse égalitariste et libertaire sur les mers caribéennes, l’auteur accrédite les thèses anthropologiques du don et du contre-don, ici de type agonistique. Le récit s’affranchit également des divisions de genre et d’espèce. Pourtant, lorsqu’il s’exclame : « Tu dois apprendre à partager, Cocotte ! », le rôle de Jojo le pirate reste à interroger dans une perspective de domination genrée, même si par ailleurs il bouge de façon concomitante les lignes de la discrimination validiste. Au final, on peut problématiser avec Judith Butler, à savoir si « la déconstruction du cadre binaire dénaturalisé est liée à la contingence normative d’une définition du genre produite involontairement par le pouvoir » ? À partir de 3 ans.
PS : les illustrations de Bruno Bartkowiak sont drôlement chouettes !
M.L.
mardi 8 décembre 2015 :: Permalien
Les Inrockuptibles, 25 novembre 2015.
Un grand petit groupe un peu oublié du rock alternatif français (Nuclear Device, donc) raconté sous forme d’entretiens avec ses membres et son entourage, avec un million de détails, de documents et d’illustrations – et cette petite histoire devient très grande. De la magie du récit, de la mise en page, du graphisme et, pour résumer, du travail bien fait. Vous pensiez pouvoir vivre sans connaître Nuclear Device ? Ce livre vous fera changer d’avis.
mardi 8 décembre 2015 :: Permalien
Politis, 13 novembre 2015
Après avoir publié une enquête sur la multinationale Vinci (Les Prédateurs du béton, Libertalia, 2013), Nicolas de La Casinière s’est plongé dans les pièges des partenariats public-privé (PPP) à la française, nés en 2004 après un travail acharné de lobbying poussant à remodeler la réglementation en y intégrant les exigences du capitalisme financier. Les volumineux contrats rédigés par les opérateurs privés instaurent une dissymétrie flagrante, contredisant l’idée d’un partenariat. Et, invoquant le secret des affaires et la protection d’éléments confidentiels au titre de la concurrence, l’opacité est la règle, au détriment du citoyen. Le livre fourmille d’exemples des effets catastrophiques de ces partenariats, souvent dénoncés par la Cour des comptes.
mardi 8 décembre 2015 :: Permalien
Jojo le pirate partage le butin dans la revue dela FSGT, Sport et plein air, n° 595, décembre 2015.
Jojo le pirate et ses ami-e-s sillonnent la mer des Caraïbes. Ils/elles ont trouvé un délicieux trésor, un coffre rempli de sucreries… C’est l’heure du partage. Chacun-e dit ce qu’il/elle veut, mais comment partager le butin équitablement ? Jojo répartit les friandises en parts égales, mais Gigi-la-Vigie, qui s’était endormie, manque à l’appel… Catastrophe ! Il manque une part. Alors que fait-on ? On ne donne rien à Gigi ? On lui donne chacun un bonbon ? Cette histoire, qui s’adresse aux 3-5 ans, est une réflexion sur le partage et le fait d’être solidaire avec ses ami-e-s. On retrouve les classiques de la piraterie, mais aussi une autre philosophie que celle véhiculée d’ordinaire sur les pirates. À bord de leur bateau, il n’y a pas de chef, ils/elles partagent le trésor en parts égales et prennent les décisions en commun.
mardi 8 décembre 2015 :: Permalien
L’OURS, novembre 2015.
Terrible et très bel ouvrage que viennent de réaliser les éditions Libertalia. Il s’agit du journal, tiré des notes et des photographies d’un médecin militaire, Léon Collin, affecté au transport des condamnés.
Au début du XXe siècle, l’homme parcourt le monde et accompagne les déportés en Guyane et en Nouvelle-Calédonie entre 1906 et 1913. L’effroi est l’impression qui ressort de la lecture de son passionnant témoignage. L’ouvrage, fort bien introduit par Jean-Marc Delpech, le meilleur spécialiste d’un célèbre bagnard, l’anarchiste-cambrioleur Marius Jacob, souligne l’inhumanité des pratiques répressives dans les terres lointaines. S’ensuit le journal de bord dans lequel s’entremêlent portraits de bagnards, description des conditions de voyage à bord du paquebot La Loire. Apparaît ainsi Roulin, écrivain cambrioleur, paralysé des bras et malgré tout envoyé à l’autre bout du monde. Après, succèdent les notes sur la Guyane, l’alimentation, les fortes têtes et les résistants au système, comme Jacob Law, l’anarchiste adepte du browning, et les Apaches et autres auteurs de larcins condamnés aux travaux forcés. Les photos qui accompagnent le journal renforcent encore l’aspect tragique et inhumain de l’enfer qui attendait ces forçats.
Sylvain Boulouque